L’anxiété est omniprésente dans le monde professionnel d’aujourd’hui — lors des réunions d’équipe, dans les boîtes mail, dans le silence juste avant de cliquer sur « envoyer ». Mais même si presque tout le monde ressent de l’anxiété à un moment ou un autre ou a déjà eu l'occasion de l'expérimenter, nous ne la vivons pas tous de la même façon.
Certaines formes d’anxiété nous poussent à avancer alors que d’autres nous paralysent. Certaines sont silencieuses et internes, tandis que d’autres se manifestent par une hyperactivité visible. Comprendre votre propre mode d’anxiété est la première étape pour la gérer — au lieu de vous laisser gérer par elle.
Explorons donc les différentes façons dont l’anxiété se manifeste au travail, et comment identifier la vôtre.
🧠Qu’est-ce que l’anxiété, au fond ?
L'anxiété est une réaction normale face à des situations stressantes, comme passer un examen ou prendre la parole en public. Elle devient problématique à partir du moment où elle est excessive, persistante et qu'elle interfère avec la vie quotidienne et le fonctionnement normal de l'individu. C'est finalement, le moyen qu’a votre cerveau de vous signaler une menace potentielle ou une situation incertaine.
À petites doses, elle peut être bénéfique et vous aider à vous concentrer et vous motiver à affronter certaines situations. Mais lorsqu’elle devient chronique, non traitée ou mal gérée, elle finit par avoir un impact sur votre confiance ou votre estime ainsi que sur vos fonctions cognitives.
Au travail, l’anxiété peut se manifester par des pensées (Et si je me plante ?), des émotions (J’ai l’impression d’étouffer avant cette réunion), ou des comportements (Je n’arrive pas à arrêter de vérifier mes e-mails).
Et, bien que nous expérimentions tous un certain niveau d’anxiété, sa manifestation est très personnelle.
🧩 L’anxiété du performeur
Ce type d’anxiété est souvent confondu avec de l’ambition ou du perfectionnisme. Vous sur-préparez, sur-performez et sur-analysez — non pas parce que vous voulez être le meilleur, mais parce que vous avez peur de « ne pas être à la hauteur ».
Signes fréquents :
- Crainte de faire mĂŞme de petites erreurs
- Réticence à déléguer
- Difficulté à se détendre ou à savourer ses réussites
- Auto-critique constante
Ce type d’anxiété peut rapporter des récompenses extérieures (éloges, promotions), mais intérieurement, il est souvent épuisant.
🔍 Le professionnel socialement anxieux
Vous redoutez les échanges informels, vous analysez sans fin les réunions ou vous vous inquiétez de la façon dont vous avez été perçu dans une situation donnée. Vous êtes peut-être compétent et qualifié, mais vous êtes toujours en alerte face au rejet ou à la possible désapprobation des autres.
Signes fréquents :
- Rejouer mentalement les conversations
- Éviter les présentations ou prendre la parole
- Difficulté à s’affirmer
- Symptômes physiques en situation sociale : rougeurs, sueurs, maux d’estomac
Ce type d’anxiété peut sembler discret, mais il limite les opportunités d’évolution s’il n’est pas pris en compte.
🌀 L’intériorisateur silencieux
Vous ne semblez pas anxieux. Vous fonctionnez bien extérieurement, parfois même de manière très calme et posée. Mais intérieurement, vous vivez un flot constant de scénarios catastrophes, de suppositions et de répétitions mentales souvent négatives.
Signes fréquents :
- Rumination excessive avant chaque décision
- Sensation constante de tension ou de fatigue mentale
- Tensions internes mĂŞme au repos
- Incapacité à « éteindre » son mental
Vous ne réalisez peut-être même pas qu’il s’agit d’anxiété — jusqu’à ce qu’un burn-out ou un épuisement émotionnel s’installe.
🔥 L’anxieux réactif ou sujet aux crises
Votre anxiété ne s’installe pas en silence : elle explose. Elle peut se traduire par des tensions physiques intenses, des crises de panique ou des réactions émotionnelles vives lorsque vous êtes sous pression. Les échéances, les conflits ou les imprévus peuvent mettre à mal votre équilibre.
Signes fréquents :
- Pensées qui s’emballent, oppression thoracique ou essoufflement
- Réactivité émotionnelle dans les situations stressantes
- Évitement des rôles ou tâches à haute pression
- Peur de « craquer » devant les autres
Ce type d’anxiété peut être très intense, mais il répond bien aux bons outils de régulation et de soutien.
🌱 Pourquoi mettre un nom sur votre mode d’anxiété peut vous aider
Quand l’anxiété est vague, elle semble envahissante. Lorsqu’on l’identifie, elle devient quelque chose avec lequel et sur lequel on peut travailler et agir.
Chaque profil a ses besoins spécifiques :
- Le performeur a besoin de dissocier sa valeur personnelle de sa performance.
- L’anxieux social doit développer sa confiance en sa visibilité et sa voix.
- L’intériorisateur bénéficiera de pratiques de pleine conscience et d’une meilleure connaissance de ses schémas de pensées.
- Le réactif aura besoin de stratégies d’ancrage et de soutien.
Comprendre votre profil apporte de la clarté — et à partir de là , de nouvelles possibilités.
🧠Et si vous vous reconnaissez dans plusieurs profils ?
C’est très fréquent. L’anxiété n’est pas figée. Vous pouvez passer d’un profil à l’autre selon la situation, les enjeux, ou même la période de votre carrière ou de votre vie.
Plutôt que d’essayer de « corriger » votre anxiété, l’objectif est de développer une relation plus informée et bienveillante avec elle — une relation où vous reprenez les commandes.
Si cet article vous a permis de mieux vous comprendre, vous avez déjà fait un premier pas. L’anxiété ne signifie pas que vous êtes faible — c'est un signal d'alarme, votre système interne essaie de vous protéger, peut-être d’une manière qui ne vous aide plus aujourd’hui.
Si vous souhaitez explorer plus en profondeur votre profil d’anxiété — et apprendre à collaborer avec lui plutôt que de le combattre — je serais ravie de vous accompagner. Vous pouvez réserver une séance directement via mon site.
